ON A DONNÉ, ON A RECU !

On n'a pas gagné de prix à Festhea, mais ce n'est pas la principale leçon à retirer de ce week-end : on a joué avec les tripes sur la table, avec le coeur gros comme ça, et certains dans le public l'ont bien reçu…Avec des manques, des loupés, des points aveugles, mais avec une énergie formidable !

Le jury nous a rendu beaucoup : d'abord, une attention, une écoute, une empathie rassurantes (notre premier Festhea !). Et puis beaucoup de temps, pour nous faire part de leurs conseils, de leurs propositions, de leurs points de vue, et surtout, de leurs encouragements !

"A l'année prochaine…… à Tours !", nous a dit la Présidente, comme un signe amical pour un rendez-vous prochain.

Ah oui, on a bien eu raison de participer, que d'émotions, encore et encore, MERCI à la troupe!

FESTHEA BIENTÔT…

On joue dans le cadre de Festhea à Mont-de-Marsan le 24 juin…
C'est un festival à récompense, un concours, qui met donc en compétition les troupes les unes avec les autres.
Est-ce une bonne idée de participer à ce genre de festival ? La compétition est-elle une dynamique qui nous convient? A-t-on vraiment besoin de points de comparaison pour évaluer un projet, un travail, une création? Est-ce que l'auto-évaluation (qui peut être très exigeante…) n'est pas la meilleure des techniques lorsqu'on veut progresser? Qu'est-ce que l'on compare quand on voit d'autre troupes jouer?

La FNCTA ne participe plus guère à Festhea en région, car c'est cet esprit de compétition qui ne convient pas aux troupes fédérées. Il est vrai que le festival de Pompignac, par exemple, a cette saveur particulière des événements "gratuits" en tous points.

Attendons de voir comment la Compagnie va vivre cette étape-là de sa courte carrière, et donnons-nous comme objectif de nous faire plaisir : ça ne peut pas être inutile ni néfaste!

Le coup de siflet

Voilà il est 20h nous sommes à quelques minutes du début de notre piece. Y aura t-il du monde ? Vais-je me tromper , oublier des phrases, retrouver les mêmes émotions, la même colère, la même naïveté?

20h 15 Dernière répétition des textes, dernière mise au point, ne pas oublier de donner telle ou telle réplique, c'est bon, on est prêts.

20h30 Dernier détail technique un peu de maquillage, un peu de retouche sur les réglages.

20h45 Aie!! On ne peut plus faire marche arrière, on y est, mes camarades sont là avec moi, le stress monte.

20h50 Les premieres personnes entrent, on reste immobile derriere le paravent, on ne voit plus rien, on entend les personnes s'installer, des enfants, des personnes âgées, tout le village est là? Derrière on triche avec un miroir pour voir le nombre de personnes qui se sont déplacées.

21h05 Le calme tombe, Evelyne fait le discours de bienvenue nous allons commencer dans quelques secondes, les respirations s'arrêtent, le temps est sur pause.

21h10 J'ai le sifflet dans la main, je le porte à ma bouche, j'aspire profondément et d'un souffle rempli de détermination , le coup de sifflet retentit dans la gare de Seyresse.... Et la piece démarre.

Elle est où la grand-mère ?

Du haut de ses 8-10 ans, elle me regarde avec son sourire d'ange et des paillettes dans les yeux. Nous venons de jouer "les pas perdus" de Denise Bonal, à la salle municipale de Seyresse.
Juste après le salut final, quand nous avons quitté les coulisses, elle s'est avancée vers moi et a eu un élan comme pour m'embrasser. Je suis restée "bêtement" interdite.
Acteur c'est assumer, " l'avant"," le pendant" mais aussi " l'après" et ce n'est pas toujours facile.
Elle insiste gentiment, elle veut voir la grand-mère. Elle répète sa question :Elle est où la grand-mère ?
Finalement elle va la voir mais la rencontre sera brève.
"Sa" grand-mère à elle, celle qui l'a faite rêver pendant 1 h 20, s'est évanouie dans les bravos. Elle ne semble pas déçue mais surprise.
Rassure-toi Dominique, tu as gagné ton pari !
La petite fille a été émue par cette gentille grand-mère, perdue dans une gare avec des confitures et des oeufs frais dans sa valise.
Le public a été conquis je crois , passant du rire à l'émotion en voyant défiler les truands et les clochards puis attendri et amusé par la mère de famille et son agité de gamin. S'interrogeant au passage, sur le charme d'un voyage en solitaire à Bruges ou de tendres retrouvailles sur un quai de gare.
Merci à tous pour ces moments précieux et magiques, merci Evelyne pour avoir "balayé" devant nous tous les obstacles ... (foi de nettoyeuse !)
"C'était bien Venise " ? me demande une dame juste avant de partir.
Seules Augustine et Maud pourraient lui répondre.
Je ne peux lui dire qu'une chose : donner la réplique à Marie-Paule est un plaisir renouvelé.
Bises à toutes et à tous.
Joëlle

SEYRESSE - 2 JUIN 2006

Jouer une deuxième fois, c'est toujours difficile : on doit renouer avec les mêmes émotions, les mêmes personnages, pour un public différent, en évitant l'impression de se répéter…
A Seyresse, le public était nombreux, et principalement du village. Environ 80 personnes sont donc venues nous voir ce vendredi : des familles avec enfants, des personnes âgées, des groupes d'amis, des ados aussi…Et pourtant, la concurrence était de taille : "Le mariage de Figaro" par une Compagnie professionnelle à Dax, spectacle gratuit également !
Nous étions sur le pont depuis 16h : montage du décor, installation des chaises (ni trop près, ni trop sur le côté!), aspiration des moquettes prévues pour absorber le bruit de la scène qui couine, montage des spots (parler de projecteurs serait déplacé!), derniers ajustements, puis pique-nique sobre… histoire de se mettre en condition.

Quelques minutes avant l'ouverure des portes, concentration et… trac : on jouait devant notre public, qui pour certains étaient venus l'an dernier et avaient bien apprécié notre spectacle.

Et puis, coup de sifflet, c'est parti : les scènes se déroulent, un peu trop vite au début, comme si on voulait se débarrasser de son texte, puis ça s'installe, la salle réagit, rit, applaudit, se tait face aux clochards… silence chargé d'émotion. Pas les mêmes réactions qu'à Saint-Sever : plus de tendresse, plus de connivence avec les personnages, un peu de gêne avec les scènes d'amour…

Et puis c'est la fin, les applaudissements, les sourires, les remerciements. Autour d'un pot offert par notre maire, les échanges sont chaleureux : "merci", "c'était beau", "quelle bonne soirée". Et puis, "c'est quand le prochain spectacle ?".
Et oui, il va falloir assurer, camarades, parce que les Seyressois en redemandent !

Pour nous, mission accomplie : faire partager un auteur de théâtre contemporain à des personnes qui ne vont jamais au théâtre … et il paraît que les Landais sont des rustres !